Comment l’humain transforme les communautés d’oiseaux insulaires

S'il est connu que l’humain introduit des espèces exotiques d’oiseaux sur les îles depuis des milliers d’années, son rôle sur la diversité de ces espèces vient d’être mis en lumière dans une étude parue dans la revue Ecology Letters le 1er juillet.

Une équipe scientifique internationale, menée par trois scientifiques du CNRS et de l’université Paris-Saclay , a démontré comment l‘humain façonne la diversité des espèces non natives de manière plus marquée que les variables géographiques sur la plupart des 400 îles étudiées.

En fonction des sélections opérées par l’humain, certaines îles comportent de grandes diversités fonctionnelle et phylogénétique, comme la Nouvelle-Zélande, alors que d’autres îles, comme les Seychelles ont des diversités beaucoup plus faibles. Les chercheuses et leurs collègues ont donc cherché à savoir pourquoi de tels écarts de diversité sont constatés entre les îles, et si l’influence humaine explique à elle seule ces variations. Ils révèlent que les variables humaines liées à la pression de colonisation (nombre de fois où les humains apportent de nouvelles espèces), la modification des habitats naturels et la connectivité humaine (nombre de ports et aéroports) ainsi que la taille de la population humaine ont un effet important sur les diversités fonctionnelle et phylogénétique.

Ces travaux apportent une nouvelle preuve selon laquelle l’humain est responsable des schémas de distribution de la biodiversité contemporaine. En sélectionnant des espèces qui lui sont utiles, souvent issues de familles proches, l’humain appauvrit la diversité globale présente dans les îles et réduit les possibilités futures d’adaptation de ces communautés insulaires. Cela est particulièrement problématique pour les écosystèmes insulaires qui sont soumis à de nombreuses contraintes et desquels les espèces natives ne peuvent pas s’échapper, du fait de leur isolement.

 

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Source : CNRS

Photo : Worraket / Shutterstock