Des fourmis “renifleuses” de cancers

Alors que les méthodes pour détecter les cancers sont coûteuses, une équipe de scientifiques du CNRS met en avant la capacité d'une espèce de fourmis à "sentir" les cellules cancéreuses.

La détection des cancers est un enjeu majeur de santé publique, mais les méthodes disponibles actuellement, par exemple les IRM ou les mammographies, sont souvent chères et contraignantes, ce qui limite leur utilisation à grande échelle. Des méthodes alternatives, comme l’utilisation de l’odorat animal, sont à l’étude pour dépasser ces contraintes. Une équipe regroupant des scientifiques du CNRS, de l’université Sorbonne Paris Nord, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances d’une espèce de fourmis, Formica fusca, dans ce domaine. Après un apprentissage de quelques minutes, ces insectes, qui utilisent l’olfaction pour leurs tâches quotidiennes, sont parvenus à différencier des cellules humaines saines de cellules humaines cancéreuses.

En analysant les composés émis par les différentes cellules, les scientifiques ont montré que chaque lignée cellulaire a bien sa propre odeur qui peut être utilisée par les fourmis pour les détecter. L’efficacité de cette méthode doit être évaluée grâce à des tests cliniques sur un organisme humain complet.

En tout cas, cette première étude montre le potentiel élevé des fourmis, capables d’apprendre très rapidement, à un moindre coût, tout en étant efficaces. Ces résultats ont été publiés dans la revue iScience le 18 mars 2022.

Source : CNRS