Dans une étude publiée dans la revue "Cell" le 19 septembre, une équipe internationale de recherche, dirigée par une scientifique...
LireJacques-Olivier Travers et les aigles du Léman
Pour sensibiliser le grand public à la protection et à la disparition des espèces, Jacques-Olivier Travers a décidé d’ouvrir il y a quelques années le parc “Les aigles du Léman” à Sciez-sur-Léman, en Savoie-Mont-Blanc. Au sein du parc, plus de 300 oiseaux issus 80 espèces sont présents dans plus d’une centaine de volières. L’idée est de proposer une approche pédagogique pour transmettre un maximum d’informations sur les rapaces.
Afin de marquer les esprits, Jacques-Olivier n’hésite pas à montrer ses oiseaux dans des lieux emblématiques. Il a ainsi fait voler ses vautours au-dessus de la tour Eiffel, autour de la plus haute tour du monde à Dubaï qui culmine à 828 m, ou encore au-dessus des chutes Victoria, en Zambie.
Réintroduire le pygargue à queue blanche
Depuis quelques années, Jacques-Olivier travaille avec des scientifiques sur un nouveau projet : réintroduire cet été en France le pygargue à queue blanche né en captivité. Avec une envergure de 2,50 m, il est le plus grand aigle d’Europe. Malgré sa taille, il avait complètement disparu de nos contrées depuis de nombreuses années. Le dernier couple d’oiseaux de France continental est mort en 1892 à Thonon-les-Bains, en Savoie. L’objectif est donc de le réintroduire, 130 ans plus tard, sur les bords du lac Léman.
Il n’existe jusqu’à présent qu’une seule manière de réintroduire les rapaces, appelée technique du taquet. Celle-ci a montré son efficacité, mais rencontre deux problèmes : une mortalité supérieure à ce qu’il se passe dans la nature et la difficulté à garder les oiseaux sur le lieu de la réintroduction. Les scientifiques ont remarqué que sans parents à proximité, les rapaces n’ont pas d’attaches et s’envolent souvent loin du lieu de relâcher pour rejoindre leur lieu de naissance où se trouvent encore leurs parents.
Jacques-Olivier prépare depuis cinq ans une nouvelle technique de réintroduction qu’il a mise au point et qui s’appelle la technique du taquet parental. L’objectif est que les parents élèvent leur progéniture dans une immense volière, sur le site même de la future réintroduction. À l’âge de 3 mois, les petits sont séparés des parents par un système de barreaux. Les parents restent à l’intérieur de la volière et peuvent continuer à nourrir les petits, qui sont mis en liberté. Les parents restent donc présents et sécurisants pendant que les oisillons s’émancipent à leur rythme, tout en pouvant revenir autant qu’ils le souhaitent vers eux.
Jacques-Olivier espère que ces petits rapaces resteront plus longtemps sur le site de réintroduction, rassurés par la présence de leurs parents. Si cette technique fonctionne, elle devrait permettre d’implanter à l’avenir de manière plus douce et plus durable différentes espèces de rapaces dans la nature.
Parrainer un aiglon
Comme Jacques-Oliver est un homme qui aime transmettre son savoir, il propose également au public de suivre, étape par étape, l’évolution de cette technique.
Pour la première fois, tous les amoureux des rapaces et des animaux sauvages en général pourront parrainer les aiglons et suivre la vie d’un petit pygargue, depuis sa naissance jusqu’à sa vie d’adulte, grâce à un système de caméras mis en place dans les nids et de balises GPS qui permettront de suivre les oiseaux une fois qu’ils auront pris leur envol.
Le site Internet lesaiglesduleman.com permet d’en savoir plus sur ce dispositif extrêmement pédagogique.
Les visiteurs du parc peuvent également suivre cette aventure passionnante dans la maison des pygargues. Ce lieu est un espace de travail destiné aux scientifiques qui vont suivre l’évolution des rapaces lors de la réintroduction cet été. C’est aussi une maison ouverte au grand public pour la sensibilisation à la vie de ces grands rapaces.
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Par Gérald Ariano
Dans chaque épisode d’“Une vie de bêtes” sur Ushuaïa TV, Gérald Ariano part à la rencontre des professionnels du monde animal. Chacune de ces rencontres est l’occasion pour lui de travailler à leurs côtés et de découvrir les particularités de ces métiers passionnants.
Photos © Les aigles du Léman