Prodigieuses orques4 min de lecture

Les orques sont d’une incroyable intelligence. Pierre Robert de Latour a effectué plus de 6000 plongées avec ces seigneurs des océans. Il nous dévoile quelques-uns de leurs secrets.

L’intelligence des orques
Langage verbal, vie de famille intense, relations riches… L’intelligence des orques est-elle due à leur cerveau si complexe ? Les orques ont une véritable capacité d’adaptation et peuvent résoudre des problèmes immédiats. Elles ont un cerveau beaucoup plus gros et beaucoup plus complexe que celui des humains. Le lobe de l’empathie est, par exemple, beaucoup plus développé que le nôtre. Or rien n’existe sans raison dans la nature : si l’orque a un tel cerveau, c’est parce qu’elle en a besoin et qu’elle est intelligente.
Les orques possèdent également une intelligence collective qui nous dépasse. À l’instar de l’homme, elles ont un langage verbal. En effet, les cétacés sont les seules espèces animales non humaines qui disposent d’un tel langage. Les orques de Norvège ont par exemple 24 sons répertoriés qui constituent la base de leur phonétique, ce qui est très similaire à nos 26 lettres de l’alphabet. En combinant ces sons, ces animaux peuvent prononcer 60 000 mots, avec lesquels ils peuvent faire des phrases et échanger des informations. Comme nous ne comprenons pas ce qu’ils disent, nous avons beaucoup de mal à appréhender leur système de communication. Le jour où nous y parviendrons, nous serons en mesure de déterminer leur degré d’intelligence.

La sagesse des orques
Les orques sont des êtres pacifiques qui ont une intelligence de vie, et même une certaine forme de sagesse. Il s’agit d’un concept typiquement humain et il peut paraître curieux de l’appliquer à un animal. Pourtant, les observations qui ont été faites permettent de dire que les orques font preuve de sagesse. En effet, bien qu’elles soient au sommet de la chaîne alimentaire et capables de chasser toutes les proies, il n’y a pas de conflits entre elles. Elles sont paisibles, ne pratiquent pas la frénésie alimentaire, ne se battent pas pour les proies et les mâles ne s’affrontent pas pour les femelles. L’intérêt du groupe passe avant celui de l’individu.

L’absence de cruauté
Les cachalots, les dauphins et les orques sont si puissants qu’ils pourraient se défendre d’un coup de nageoire. Pourquoi ne se vengent-ils pas du mal que nous leur faisons ? Parce que le concept de cruauté ne fait pas partie de leur univers. Ils ne sont guidés que par leur instinct de survie et à partir du moment où une créature ne fait pas partie de leur menu, ils n’ont aucune raison de s’en prendre à elle. En revanche, nous ignorons pourquoi les orques ne nous attaquent pas alors que nous pourrions faire partie de leur régime alimentaire. En milieu naturel, il n’y a jamais eu d’attaques d’orques sur un humain. Toutes les règles du règne ont une exception, sauf celle-ci. Partout dans le monde, les orques se comportent vis-à-vis des hommes comme si elles obéissaient à la même règle sacrée.

L’empathie des orques
Les orques ont une capacité de solidarité surprenante. Si un individu est handicapé de naissance, les membres de sa famille, et même des animaux appartenant à d’autres clans, se relaient pour le protéger et lui apporter à manger. De même, si une orque nage moins vite que les autres, les autres l’attendent. Aucun individu n’est mis à l’écart.
Les femelles qui perdent un nouveau-né ressentent également le deuil. En Colombie-Britannique, une mère a poussé la carcasse de son petit pendant 17 jours et les autres orques se sont relayées à ses côtés pour qu’elle puisse aller se nourrir. Une scène similaire a également été observée en Norvège, ce n’est donc pas un comportement isolé. Le degré d’interaction entre les membres de la famille est extrêmement fort, c’est de l’amour, tout simplement.

 

 

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Yolaine de la Bigne est la fondatrice du site “L’animal et l’homme”. Elle partage avec nous ses rencontres autour des intelligences animales.

Pour écouter plus d’interviews de Pierre Robert de Latour : www.lanimaletlhomme.com