Comprendre l’histoire du cheval des plaines américaines

« Les chevaux font partie de nous depuis bien avant que d’autres cultures ne viennent sur nos terres, et nous faisons partie d’eux », déclare le chef Joe American Horse, chef de l’Oglala Lakota Oyate, gardien des savoirs traditionnels, et coauteur de l’étude. En 2018, sur les instructions de ses aînés gardiens du savoir et chefs traditionnels, Yvette Running Horse Collin a pris contact avec Ludovic Orlando, scientifique du CNRS. Elle venait de terminer son doctorat, qui portait sur la déconstruction de l’histoire des chevaux dans les Amériques. Jusqu’alors, le domaine était dominé par des universitaires occidentaux et les voix des peuples indigènes avaient été largement ignorées. Son but était de développer un programme de recherche dans lequel les sciences indigènes traditionnelles pourraient être mises en avant et seraient considérées sur un pied d’égalité avec la science occidentale. Pour les Lakota, l’étude scientifique de l’histoire du cheval dans les Amériques fournissait le point de départ idéal, car elle mettrait en évidence les points d’accord et de désaccord entre approches occidentales et indigènes. Les anciens étaient clairs : travailler sur le cheval permettrait d’apprendre à combiner la puissance de tous les systèmes scientifiques, traditionnels et occidentaux. Dans l’espoir de trouver à terme, de nouvelles solutions aux nombreux défis qui affectent les populations, les communautés et la biodiversité dans le monde entier. Pour l’heure, comme ses ancêtres avant elle, Yvette Running Horse Collin allait donc suivre la voie tracée par la nation des chevaux.

Une partie du programme consistait à tester un récit qui figure dans presque tous les manuels sur l’histoire des Amériques : il s’agissait de déterminer si les documents historiques européens rendaient fidèlement compte de l’histoire des peuples indigènes et des chevaux dans les Grandes Plaines et les Rocheuses. Ce récit reflète les chroniques les plus connues établis par les Européens lors de leurs premiers contacts avec les groupes indigènes. Elles prétendent que les chevaux ont été adoptés récemment, à la suite de la révolte des Pueblos de 1680.

La science archéologique est un outil puissant pour comprendre le passé qui, si elle est pratiquée en collaboration, offre un cadre technique robuste pour contrer les préjugés intégrés dans les récits historiques. Au cours de la dernière décennie, Ludovic Orlando et son équipe de généticiens ont extrait les molécules d’ADN ancien encore préservées dans les vestiges archéologiques afin de réécrire l’histoire du cheval domestique. Ils ont séquencé les génomes de plusieurs centaines de chevaux ayant vécu sur la planète il y a des milliers d’années, et même jusqu’à 700 000 ans. Ils pouvaient donc raisonnablement s’attendre à ce que cette technologie révèle le patrimoine génétique des chevaux qui vivaient dans les Grandes Plaines et les Rocheuses après le contact avec les Européens.

Pour répondre à cette question, William Taylor, professeur adjoint à l’université du Colorado, et une vaste équipe de partenaires comprenant des archéologues de l’université du Nouveau-Mexique et de l’université de l’Oklahoma, ont entrepris, avec leurs collaborateurs Lakota, Comanche, Pawnee et Pueblo, de retrouver des ossements archéologiques de chevaux dans tout l’Ouest américain. En combinant des méthodologies éprouvées et innovantes dans le domaine des sciences archéologiques, l’équipe a identifié les vestiges de chevaux qui étaient élevés, nourris, soignés et montés par les peuples indigènes. La datation précoce obtenue pour un spécimen de cheval provenant de Paa’ko Pueblo, au Nouveau-Mexique, prouve que les indigènes contrôlaient les chevaux au début du XVIIe siècle, et peut-être même avant. La datation directe au carbone 14 de découvertes allant du sud de l’Idaho au sud-ouest du Wyoming et au nord du Kansas a aussi fourni la preuve que les chevaux étaient présents dans une grande partie des Grandes Plaines et des Rocheuses dès le début du XVIIe siècle, et sans aucun doute, avant la révolte des Pueblos de 1680. Il est clair que le récit le plus courant sur l’origine du cheval américain doit donc désormais être corrigé.

Les données génomiques ont démontré que les chevaux historiques les plus vieux analysés dans cette étude étaient principalement d’ascendance ibérique, mais n’étaient pas directement reliés aux chevaux qui ont habité les Amériques au pléistocène supérieur il y a plus de 12 000 ans. Ils n’étaient pas non plus les descendants des chevaux vikings, bien que ces derniers aient établi des colonies sur le continent américain en 1021. Les données archéologiques montrent que ces chevaux domestiques n’étaient plus sous le contrôle exclusif des Espagnols au moins au début des années 1600 mais qu’ils étaient déjà bel et bien intégrés dans les modes de vie indigènes. Ceci valide de nombreux récits traditionnels, relatant l’origine du cheval, comme ceux des Comanches et des Pawnees, tous deux parties prenantes de l’étude. Ainsi, Jimmy Arterberry, historien comanche et coauteur de l’étude, déclare : « Ces découvertes confirment la tradition orale comanche. Les traces archéologiques décrites sont des témoins inestimables qui revisitent la chronologie de l’histoire de l’Amérique du Nord, et sont tout autant importantes pour la survie des cultures indigènes. Elles constituent un patrimoine qui mérite d’être honoré et protégé. Ce patrimoine est sacré pour les Comanches. »

D’autres travaux impliquant de nouvelles fouilles archéologiques sur des sites datant du XVIe siècle ou même antérieurs, ainsi qu’un séquençage supplémentaire, permettront à l’avenir d’éclairer d’autres chapitres de l’histoire de l’homme et du cheval dans les Amériques. Carlton Shield Chief Gover, archéologue Pawnee et coauteur de l’étude, déclare : « La science archéologique présentée dans notre recherche illustre tous les bienfaits qu’il y a à développer des partenariats de collaboration sincères et équitables avec les communautés indigènes. »

Les analyses du génome n’ont pas seulement porté sur le développement de la relation homme-cheval au sein des Premières nations au cours des premières étapes de la colonisation américaine. Elles ont démontré que l’ascendance Ibérique, jadis dominante, s’est diluée au fil du temps pour s’enrichir d’une ascendance britannique. C’est donc toute l’évolution du paysage de l’Amérique coloniale qui a été enregistrée dans le génome du cheval : d’abord principalement à partir de sources espagnoles, puis principalement à partir de colons britanniques.

À l’avenir, l’équipe constituée pour cette étude s’est engagée à poursuivre son travail sur l’histoire de la nation du cheval dans les Amériques en continuant de faire place aux méthodologies scientifiques inhérentes aux systèmes scientifiques indigènes, pour par exemple retracer l’histoire des migrations et les effets des changements climatiques anciens. L’étude parue ce jour a ouvert la porte à ce programme ambiteux puisqu’elle a engagé un dialogue et des échanges authentiques entre scientifiques du monde occidental et des nations indigènes.

Les défis auxquels notre monde moderne est confronté sont immenses. En ces temps de crise de la biodiversité et de réchauffement climatique, l’avenir de la planète est menacé. Les peuples autochtones ont survécu au chaos et à la destruction engendrés par la colonisation, les politiques d’assimilation et le génocide, et sont porteurs de connaissances et d’approches scientifiques importantes axées sur la durabilité. Plus que jamais, il est temps de réparer l’histoire et de créer des conditions plus inclusives pour la co-conception de stratégies pour un avenir plus durable. Il est important de noter que cette étude a donné lieu à une collaboration entre des scientifiques occidentaux et de nombreuses nations autochtones des États-Unis, des Pueblo aux Pawnee, Wichita, Comanche et Lakota. Nous espérons que de nombreuses autres nations nous rejoindront bientôt. « Les chevaux font partie de notre famille et nous ont toujours rassemblés. Ils continueront à le faire. Nos sociétés sont organisées et prêtes pour cela. Notre collaboration scientifique est vouée à se développer encore plus : nous invitons tous les peuples cavaliers à se joindre à nous. Nous les appelons à nous. » (Antonia Loretta Afraid of Bear-Cook, gardienne du savoir traditionnel des Oglala Lakota, coauteure de l’étude).

Ce travail a été soutenu par la National Science Foundation Collaborative Research Award (#1949305, #1949304, #1949305, et #1949283), les actions Marie Sklodowska Curie (programmes HOPE et MethylRIDE), le CNRS et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier (Programme international de recherche AnimalFarm), l’Investissement d’avenir France Génomique (ANR-10-INBS-09), et le Conseil européen de la recherche (PEGASUS). Tous les protocoles de transmission des connaissances sacrées et traditionnelles ont été respectés, et les activités et résultats de la recherche ont été approuvés par un comité d’examen interne composé de dix gardiens des connaissances Lakota, qui font désormais partie du conseil d’administration de Taku Škaŋ Škaŋ Wasakliyapi : Global Institute for Traditional Sciences (GIFTS).

 

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Source : CNRS

Photo © Sacred Way Sanctuary

Bientôt un nouveau Plan national d’action loup et activités d’élevage : les associations de protection de la nature font des propositions

Incontestablement, sur le terrain, la présence des grands prédateurs représente une contrainte forte pour tous les professionnels de l’élevage. Même si le nombre d’attaques rapporté aux nombre d’animaux de rente présents est modéré au regard des pertes dues aux accidents et aux maladies, les attaques de troupeaux par des loups engendrent du stress et un travail supplémentaire. Dans les Alpes, où les loups sont présents depuis 1992, les dommages sont en baisse depuis le début de l’actuel PNA (-22%), alors que les effectifs de loups ont doublé (+110%). Dans le même temps, le nombre de moutons est resté stable (environ 1 Million depuis 10 ans). Ces résultats sont le fruit des efforts constants d’une majorité d’éleveurs et de bergers qu’il est impératif de reconnaître et de faire connaître. Les contraintes générées par la présence des grands prédateurs et le nombre encore trop important de dommages doivent inciter à améliorer les mesures existantes, notamment en remettant des moyens humains au centre de l’accompagnement.

Le prochain PNA doit clairement viser à assurer le bon état de conservation de la population de loups – encore fragile avec moins d’un millier d’individus – dans une aire de répartition plus vaste comprenant tous les écosystèmes favorables dans lesquels les meutes exerceront pleinement leur rôle de prédateur des ongulés sauvages.

Pour y parvenir, 7 associations – FNE, FERUS, Animal Cross, LPO, WWF, ASPAS et Humanité & Biodiversité (avec le soutien de One Voice) – proposent sept objectifs majeurs déclinés en 41 propositions :

1. Limiter les dommages aux troupeaux : en anticipant les situations de crise sur les nouveaux territoires de présence des loups et sur les territoires où leur installation est possible à terme ; en mobilisant des financements pour la recherche afin de comprendre les déterminants de la prédation sur les troupeaux ; en créant les conditions pour la mise en œuvre systématique de diagnostics de vulnérabilité des troupeaux (outil existant mais très peu utilisé) ; en mobilisant le réseau des espaces naturels protégés comme territoires d’expérimentations.  

2. Valoriser, par une communication adaptée et des échanges d’expériences, le travail difficile d’une majorité d’éleveurs et/ou bergers qui, en s’adaptant en permanence à la présence des loups, constituent un élément essentiel dans la réussite d’un des objectifs majeurs du prochain PNA : la limitation des dommages aux troupeaux.

3. Maintenir le niveau actuel des aides financières et techniques en faveur des éleveurs en veillant, dans une optique d’équité, à conditionner réellement ces aides à la mise en place effective et adaptée des mesures de protection.

4. Obtenir à terme une population viable de loups afin de sortir l’espèce du statut UICN « espèce menacée d’extinction ».

5. Mettre en avant le rôle des meutes de loups dans la régulation des populations d’ongulés sauvages afin d’améliorer la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes, notamment en limitant les dommages aux forêts et aux cultures ou en participant au contrôle des zoonoses.

6. Mettre un terme aux tirs de prélèvements, maintenir la distinction entre tir de défense simple et tir de défense renforcé et favoriser les moyens d’effarouchement. Les tirs de prélèvement s’apparentent à une chasse au loup et n’ont aucun caractère sélectif ; ils déstabilisent la population de loups dans son ensemble et perturbent le fonctionnement des meutes. Ces tirs n’améliorent en rien la situation des éleveurs.

7. Développer la connaissance sur la l’écologie et la biologie du loup, sur son rôle fondamental dans les écosystèmes, notamment dans la limitation des dégâts forestiers et agricoles par les ongulés sauvages, sur l’adaptation des systèmes pastoraux à l’arrivée des prédateurs, ainsi que sur les moyens de protection et leur efficacité.

 

Retrouver ici le détail de toutes les propositions des associations de protection de la nature

Le mois des oiseaux sur Ushuaïa TV

En avril, comme chaque année, Ushuaïa TV se mobilise et vous emmène découvrir le monde fascinant des oiseaux, un monde en danger. Des pentes de la cordillère des Andes aux falaises islandaises en passant par les toits de Vienne, c’est un monde foisonnant qui va se dévoiler.

ENTRE CIEL ET TERRE LE CONDOR

Avec ses immenses ailes déployées entre les plaines de la pampa et les sommets des Andes, le condor n’en finit pas de fasciner : c’est l’un des plus grands oiseaux volants de la planète avec ses trois mètres d’envergure. Particulièrement sensible aux polluants et aux modifications de son biotope, l’oiseau sacré est proche de l’extinction. En Argentine, Vanesa Astore et son équipe animent un programme de réintroduction en favorisant leur reproduction en captivité. Au terme d’un processus long et complexe où pour de nourrir les oisillons, ils utilisent des marionnettes en latex à l’image des parents condors, l’équipe de biologistes de Vanesa à permis la naissance de 80 poussins, le sauvetage de plus de 370 condors sauvages et la libération de 220 spécimens.

Le samedi 8 avril à 20h45 – en replay 60 jours
Documentaire inédit 52′ dans la collection HEROINES DE NATURE 

 

COCHEURS

Une plongée dans le quotidien peu ordinaire de passionnés de coche !

En France, comme dans d’autres pays du monde, une poignée de passionnés se dispute le titre de celui qui verra le plus d’espèces différentes d’oiseaux. On les appelle les cocheurs. Traverser la France pour un oiseau rare ou passer l’Automne sur l’île d’Ouessant, tel est leur quotidien. Pas toujours facile de le conjuguer avec une vie professionnelle ou une vie de famille classique…

Le mardi 11 avril à 20h45 – en replay 60 jours
Documentaire inédit 52′  

 

UNE SOIRÉE CONSACRÉE A LA LIGUE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX 

EN TERRE FERME
Avec Allain Bougrain Dubourg

Direction l’île de Ré, dans le Golfe de Gascogne, où Fanny Agostini retrouve Allain Bougrain Dubourg, Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Les oiseaux sont nombreux sur l’île de Ré, raison pour laquelle Allain Bougrain Dubourg adore cet endroit chargé de souvenirs pour lui. Entre balades et rencontres, ce voyage est l’occasion de revenir sur le parcours hors du commun et les combats de cet infatigable défenseur de la nature. Une émission pleine d’émotions.

Le samedi 15 avril à 20h45 – en replay 90 jours

Et à 21h40 : UN SIÈCLE POUR LES OISEAUX (60 jours)

Ce documentaire retrace les 110 ans de combats de la LPO, cette association majeure de la défense des oiseaux présidée par Allain Bougrain Dubourg.

A 22h30 : LE COMBAT DES OISEAUX DANS LE CIEL D’ISRAEL (60 jours)
 

LE FAUCON CRECERELLE, UN RAPACE DANS LA VILLE

Au printemps 2016, un couple de faucons crécerelles choisit le centre de Vienne pour y bâtir son nid. Si tout se passe tout d’abord pour le mieux, les maladresses du mâle vont bientôt mettre en danger la nichée tout entière. Non loin de là, un second couple de la même espèce élit également domicile dans la capitale autrichienne. Si ces deux oiseaux de proie se montrent plus prudents que leurs voisins, ils vont devoir eux aussi composer avec des conditions climatiques difficiles.

Le vendredi 14 avril à 20h45 – en replay 60 jours
 

LE PEUPLE DES AIRS

Une exploration passionnante des flux de vies minuscules au-dessus de nos têtes, riche monde méconnu. Depuis quelques années, un nombre croissant de biologistes lève les yeux vers le ciel, car – qui le croirait ?- d’innombrables petits êtres vivants circulent au-dessus de nos têtes, transportés par les vents. Les scientifiques commencent seulement à découvrir l’importance de ces vies minuscules, véritable plancton aérien, qui participent à des enjeux cruciaux tels le maintien de la biodiversité, et notre santé. Sa présence modifierait également le climat. A l’aide d’experts et de modélisations 3D, cette enquête scientifique nous plonge au cœur d’un monde encore mystérieux.

Le dimanche 2 avril à 20h45 – en replay 30 jours
 

Et aussi…  :

Disponible uniquement en replay

  • DES CHARDONNERETS ET DES HOMMES, disponible 60 jours
  • LE MYSTÈRE DE L’ILE AUX COCHONS disponible 60 jours
  • SANS FRONTIÈRES 30 jours
  • HÉROINES DE NATURE : DEIDRE ET L’OISEAU KAKAPO 60 jours

Rencontre – Guillaume Maidatchevsky

Synopsis du film : Rroû est un chaton vif et curieux qui découvre la vie sur les toits de Paris. Son destin bascule lorsque Clémence, dix-ans, l’adopte et l’emmène dans sa maison de campagne au coeur des montagnes. Débute alors une extraordinaire aventure pour Clémence et Rroû, qui vont grandir ensemble, croiser la route de la mystérieuse Madeleine et vivre une merveilleuse histoire qui va les transformer à tout jamais.

 

Entretien avec Guillaume Maidatchevsky

Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû est adapté du roman de Maurice Genevoix, Rroû. Comment ce livre paru en 1931 (et moins lu aujourd’hui) est-il arrivé entre vos mains ?

Il s’avère que ce roman de Maurice Genevoix était le livre de chevet de Stéphane Millière – l’un des producteurs du film – quand il était enfant. Il en avait acheté les droits il y a une dizaine d’années. Il m’a contacté après avoir vu mon premier long-métrage au cinéma, Aïlo, une odyssée en Laponie. J’ai lu le livre et j’y ai vu un défi particulièrement complexe à relever ! Les valeurs véhiculées par le roman sont très universelles mais son décor, très imprégné des années 30, nécessitait une modernisation pour parler au jeune public du XXIe siècle et lui permettre de s’identifier aux personnages. D’autant que, d’une façon ou d’une autre, qu’on en ait eu un chez soi ou non, tout le monde a eu un chat dans sa vie.

 

Mais que conserver de l’œuvre originale ?

Ce qu’on garde de Maurice Genevoix, c’est le point de vue de l’animal, la façon dont il perçoit la nature. C’est d’autant plus intéressant avec un chat que, contrairement à un chien qui peut être assez vite “discipliné”, le félin se situe à la frontière entre deux mondes : domestique et extérieur. Il a un côté indomptable, indressable. Comme dit Genevoix dans son roman, « le chat consent ». Il y a chez lui ce côté “si j’ai envie”.

 

Quand vous acceptez le projet, est-ce que vous ne redoutez pas le syndrome calendrier de La Poste” ? C’est-à-dire sombrer dans une représentation un peu mièvre de l’animal ?

Effectivement, dès le départ, je me suis dit que je ne voulais pas faire un film gnangnan. C’est aussi pour cela que j’ai voulu conserver la dureté qu’on trouve dans le livre. Le passage où le chat tue une musaraigne est hyper précis dans sa description. On sent la cruauté de l’animal. Mais il faut raconter cette réalité. Je ne veux pas qu’en sortant de la salle, les gens se disent que mon film, c’est du chiqué. Je voulais raconter l’espèce chat telle qu’elle est : mignonne parfois mais aussi chasseuse, prédatrice, capable de jouer avec sa proie. C’est quand même l’animal qui va tuer un oiseau dans le jardin le matin et ronronner sur votre canapé le soir ! Je voulais que les enfants réalisent que le chat a sa liberté. Et que c’est à lui de décider s’il la prend ou non.

Vous avez l’habitude de tourner dans des décors assez spectaculaires, comme ce fut le cas pour Aïlo, en Laponie. Ici, vous avez tourné dans des décors plus familiers du spectateur : l’environnement urbain, la forêt française… Cette dimension plus quotidienne” représentait-elle un défi pour vous ?

C’est vrai qu’en Afrique ou en Laponie, les décors sont si incroyables, qu’ils exercent une fascination naturelle sur les spectateurs. En exagérant, je dirais qu’il me suffit d’appuyer sur “rec”. C’est effectivement plus compliqué de rendre beau des décors dans lesquels les gens vivent tous les jours. Et puis un divorce, la disparition d’un animal, ce sont aussi des situations familières à beaucoup d’entre nous. Donc avec ce film, je suis vraiment sorti de ma zone de confort. Ce qui me semblait essentiel, c’était de rentrer dans l’histoire, de ne jamais lâcher cette question : « qu’est-ce que je veux raconter ? ». Lors de la sortie d’Aïlo, une maman était venue me voir à la fin d’une séance pour me dire : « Merci, vous allez aider mon enfant à grandir ». De la même façon, je me suis demandé comment Rroû allait pouvoir aider des enfants à grandir.

D’où le fait que le divorce soit aussi un des thèmes du film ?

Ce long-métrage me permettait de rassembler mon vécu je sais ce qu’est une séparation – et ma façon de travailler avec les animaux. Et puis Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû est un récit d’apprentissage sur la façon dont deux êtres arrivent à se construire. Cela montre comment, lors d’une séparation, un tiers – en l’occurrence le chat – vient se mettre au milieu pour aider. Un de mes meilleurs amis est vétérinaire et il a l’habitude de dire : « Si vous divorcez, prenez un animal à votre enfant ». Je crois vraiment en l’idée qu’un animal peut apporter la sérénité. Et en même temps, la fillette se rend compte que le chat grandit plus vite qu’elle. Qu’il devient adulte et qu’il prend ses décisions.

Justement, Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû montre bien qu’on n’appartient à personne. Un chat pas plus que quiconque…

Effectivement, je n’aime pas cette idée d’appartenance. Je n’aime pas l’idée de sédentarité, d’être esclave de…, enchaîné à… Et c’est donc pour ça que j’aime le chat ! Pour autant, sans dépendre de l’autre, on peut partager des choses avec lui, communiquer, l’écouter. L’important, c’est le partage, l’observation.

 

Comment avez-vous trouvé les chats qui allaient jouer le rôle de Rroû ?

Muriel Bec, la coach animalière a fait toutes les SPA, toutes les fermes, toutes les annonces. Elle a vraiment cherché partout. Et je ne lui ai pas simplifié la tâche car je voulais un chaton tigré. Ce qui n’est pas évident pour les raccords parce qu’il faut que, d’un chat à l’autre, les rayures soient à peu près semblables. Mais les chats blancs sont connus pour avoir des problèmes de surdité. Quant aux chats noirs, leurs expressions sont moins lisibles. Au final, nous avons eu quatre Rroû mais l’un d’entre eux a assuré, à lui seul, 80 % du tournage. On a eu une vraie connexion avec lui. Il est arrivé sur le tournage à deux mois et demi et s’en est imprégné, comme une éponge. Il a vraiment grandi avec nous sur le plateau. La seule difficulté, c’est que je me suis rendu compte en arrivant sur le plateau que j’étais allergique aux chats. Dès qu’il y avait 5 ou 6 chats devant moi, cela devenait un peu compliqué. En un sens, le Covid m’a aidé puisque nous avons tourné avec des masques !

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à tourner pour vous ?

Je pense que c’est d’arriver à faire ressentir la complicité qui existe entre Clémence et le chat. Il fallait faire sentir qu’ils étaient en symbiose l’un et l’autre. Un enfant/un chat : c’est quelque chose d’assez commun. Mais qu’est-ce qui fait que ça marche ?

Une partie importante du film se déroule dans les Vosges. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire le décor de votre film ?

Le côté montagneux m’intéressait et on perçoit très bien, dans cette région, les variations des saisons. Cela permettait de bien incarner l’hiver notamment. Et puis cela rendait possible la présence d’un lynx puisqu’il est présent dans cette zone. J’aimais aussi le type de forêt qui plonge immédiatement dans l’univers du conte, avec la mousse, les magnifiques percées de lumière. Tout cela correspondait bien à l’univers du film.

Le film est émaillé de références à de grands classiques du cinéma…

Effectivement, la scène dans le poulailler est un clin d’œil assumé à JURASSIC PARK, plus particulièrement à la scène où le T-Rex entre dans la cantine. Et puis il y a aussi ce moment où le chat est dissimulé derrière des poupées qui évoque clairement E.T. Je suis très fan de Spielberg, de Burton… Et ça me plaît que le spectateur puisse se raccrocher à des références. Parce que ce sont des films qui m’ont aidé à me construire.

Comment ont réagi les héritiers de Maurice Genevoix à votre film ?

Je ne vous cache pas que j’étais un peu angoissé car nous avions pris certaines libertés par rapport au roman. D’autant que ce livre a bercé la jeunesse du petit-fils de Maurice Genevoix. Or il m’a dit que j’avais réussi à lui tirer une larme. Pour moi, le défi était alors relevé puisque le film l’avait reconnecté à ses émotions d’enfants. Il a été particulièrement touché par le fait que nous ayons conservé ce point de vue de l’animal mais aussi par le divorce des parents où le chat joue le rôle de compagnon de route.

© Raoul Gilibert

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Entretien réalisé par Joséphine Lebard

Chez les poissons, les règles sociales aident les personnalités différentes à travailler en équipe

« L’appréhension peut vous empêcher de faire tout ce que vous aimeriez faire dans la vie », ont un jour chanté les Smiths. Cependant, une étude suggère que cela pourrait ne pas être le cas lorsque l’on travaille en équipe.

Des chercheurs ont découvert que lorsque les animaux modèrent leur caractère en fonction de règles sociales, l’efficacité d’un groupe à mener une mission risquée à bien, telle que de trouver de la nourriture, est renforcée.

L’équipe a indiqué que les résultats, basés sur des modèles informatiques, s’accordaient avec les observations faites sur le comportement animal. « Lorsque l’on mélange des bancs d’épinoches avec des personnalités très différentes, on observe que les poissons téméraires et les poissons très craintifs ont tendance à réprimer leur comportement naturel tant qu’ils restent avec les autres membres du groupe », a indiqué le docteur Sean Rands, l’auteur principal de la recherche à l’Université de Bristol.

Dans l’article publié dans PLoS Computational Biology le 2 mars 2023, les chercheurs ont indiqué la manière dont ils ont conçu un modèle informatique afin d’étudier l’impact des conventions sociales et du caractère des animaux sur le déplacement de chaque individu au sein d’un même groupe. Le modèle a été basé sur un scénario dans lequel un groupe d’animaux vivant dans un habitat où ils sont à l’abris de tout danger entreprend de se rendre vers un lieu quelque peu éloigné et disposant de ressources alimentaires.

Les résultats ont révélé qu’en l’absence de conventions sociales leurs déplacements étaient régis par leur seul caractère. En d’autres termes, leur niveau de témérité et de crainte déterminait la vitesse à laquelle ils quittaient leur habitat et arrivaient sur le lieu d’alimentation. Cependant, lorsque des conventions sociales ont été instaurées, les individus devant alors se surveiller mutuellement afin d’adapter leurs déplacements en conséquence ;  on a pu observer que l’influence des différents caractères ne réduisaient que dans une moindre mesure la vitesse à laquelle ils atteignaient leur destination. « Un individu audacieux continue d’agir comme tel. Mais lorsque vous avez des interactions sociales vous devez en quelque sorte composer avec autrui et c’est cet ajustement qui détermine les déplacements que vous faites », a déclaré Sean Rands.

L’équipe a constaté qu’en présence de conventions sociales, le groupe cherchait de la nourriture plus efficacement que lorsque les individus agissaient de manière indépendante, ce qui pourrait expliquer le comportement observé chez certains animaux comme les épinoches. « Nous nous sommes aperçus que si les individus sont attentifs aux autres membres du groupe, alors ce dernier aura tendance à rester plus longtemps dans sa zone de sécurité, toutefois, il se rendra plus rapidement vers le lieu d’alimentation », a indiqué l’équipe. L’équipe a également souligné le fait qu’une telle conduite sociale réduisait potentiellement l’exposition aux risques de prédation, rendant ainsi la tâche plus sûre.

Le docteur Rands a ajouté que pour bon nombre d’animaux dits sociaux, faire partie d’un groupe peut apporter d’importants bénéfices, qui peuvent l’emporter sur l’influence de la personnalité. « Il s’agit en fait de se conformer à ce que fait le groupe, parce que c’est ce qu’il y a de mieux à faire, peu importe qui l’on est. »

 

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Source : The Guardian

Un chien recruté à l’hôpital !

L’Institut Curie met en place un projet innovant de médiation canine pour accompagner les soignants et les patients traités à l’Institut Curie. C’est la première fois en France qu’un hôpital recrute un chien, à temps plein, dans une unité de soins. Patients et personnels soignants pourront bénéficier de sa présence apaisante. Un bien-être qui sera évalué à travers une étude baptisée M-KDOG.

Quatre pattes, une truffe humide, des oreilles tombantes… et un harnais de travail indiquant qu’il est en mission : la nouvelle recrue a un profil atypique. Snoopy, un setter anglais adopté à la SPA, est âgé d’environ 2 ans et a commencé son adaptation à l’Institut Curie en décembre dernier.

Dans le cadre d’une étude sur le bien-être du personnel soignant et des patients, Snoopy a plusieurs missions : détendre les patients en salle d’attente comme en consultation, en particulier ceux qui ont du mal à communiquer. Il pourra également rendre visite à un malade une demi-heure avant un soin très anxiogène par exemple. Parmi les compétences que Snoopy apprend : s’allonger devant un patient ou mettre ses pattes sur le lit. En salle de pause, sa présence devrait permettre d’alléger la charge émotionnelle du personnel soignant et leur apporter une respiration apaisante dans leur quotidien.

« Nous sommes confiants dans les précieux bénéfices qu’un chien de médiation peut apporter aux patients lorsqu’ils ne souhaitent pas communiquer, qu’ils sont anxieux, et notamment auprès des enfants et des adolescents. Pour nos équipes soignantes, c’est un des leviers pour alléger le poids des journées et la charge émotionnelle. Nous espérons que les résultats de cette étude innovante menée à l’Institut Curie seront positifs et bénéfiques pour les patients et les soignants afin d’inciter d’autres structures à s’engager dans cette voie », indique le Pr Steven Le Gouill, Directeur de l’Ensemble Hospitalier.

 

Une étude pour évaluer le bénéfice de la présence de Snoopy

L’adoption Snoopy s’inscrit dans le cadre d’une étude baptisée M-KDOG chargée d’évaluer le bénéfice de la présence d’un chien de médiation dans le cadre hospitalier. Cette étude sera réalisée auprès de 3 équipes de l’Institut Curie : l’équipe de l’hôpital de jour en oncologie médicale, l’équipe des soins de support et l’équipe d’hospitalisation en oncologie médicale. Elle va permettre d’analyser le sentiment de bien-être au travail immédiat des soignants en contact avec le chien et d’évaluer les effets de la présence de Snoopy sur la communication, le stress et l’anxiété des patients et de leur famille, perçue par les soignants.

Ces expérimentations s’appuient sur différents constats et publications scientifiques sur le rôle des chiens de médiation pour favoriser les liens sociaux et stimuler sur les plans cognitif, émotionnel, social, sensoriel, psychomoteur… Au-delà d’une présence apaisante, l’arrivée d’un chien de médiation dans une unité de soin peut être considérée comme une approche non-médicamenteuse, en complément des soins traditionnels.

« Snoopy s’est vite adapté à son nouvel environnement et est devenu incontournable auprès des professionnels de santé et des patients. Sa présence vise à apporter un peu de douceur dans les moments difficiles et incertains de la maladie, ou lors des temps d’attentes (consultation, examens, hospitalisation). Dans le parcours d’un malade à l’hôpital, réduire le stress et l’anxiété́ est essentiel et bénéfique pour sa prise en charge » explique Isabelle Fromantin, infirmière, docteure en sciences, responsable de l’Unité Recherche Plaies et cicatrisation.

 

Une expérimentation dans le respect de l’animal et des règles sanitaires

L’équipe en charge de Snoopy s’assurera du bien-être et de la bonne santé de l’animal. Par ailleurs, pour des questions élémentaires d’hygiène et de sécurité, le chien ne sera jamais conduit dans des salles de soins, salles de préparation ou espaces accueillant des patients septiques ou en aplasie.

 

Snoopy, une nouvelle recrue à l’Institut Curie

Adopté à la SPA en décembre dernier, Snoopy est un setter anglais de 2 ans. Il est accompagné au quotidien par les membres de l’unité Recherche Plaies et cicatrisation, avec sa référente, Marguerite Nicodème, infirmière en pratique avancée à l’Institut Curie.

Son intégration est également suivie par trois spécialistes :

  • Pr Caroline Gilbert : Vétérinaire-éthologue à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
  • Cynthia Engels : Ergothérapeute, Maitre de conférence, Université Paris Est Créteil
  • Aurélie Nuzillard : Educatrice canine

Nouvel échouage « massif » de dauphins sur la côte Atlantique

Sur les plages de l’île de Ré (Charente-Maritime), au moins une quinzaine de ces cétacés se sont échoués ces trois derniers jours, a déclaré hier à l’AFP Dominique Chevillon, président de l’association Ré Nature Environnement et vice-président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Des journalistes de l’AFP ont vu cinq carcasses lundi matin.

Citant les remontées d’informations des membres de la LPO, qui alerte régulièrement sur la multiplication des échouages cette année, ce responsable évalue à environ 200 le nombre de spécimens retrouvés ces dernières heures sur les plages du Golfe de Gascogne. L’observatoire Pelagis, qui recense les échouages de cétacés sur la façade Atlantique depuis 1970, reconnaît l’ampleur du phénomène mais sans avoir de « chiffre précis ». « Avec le vent qu’il y a eu ce week-end, beaucoup d’échouages ont été observés. Nos chercheurs sont sur le terrain actuellement, pour les évacuer et répertorier », a déclaré une porte-parole de Pelagis à l’AFP.

Quelque 400 petits cétacés avaient déjà été retrouvés échoués sur les côtes Atlantique du 1er décembre au 15 février, selon Pelagis. La plupart (90 %) étaient des dauphins communs, une espèce protégée, et une grande majorité présentaient des traces de capture dans un engin de pêche.

« Ça confirme le pic massif sur le Golfe de Gascogne », juge Dominique Chevillon, qui met en avant le fort vent d’ouest ayant poussé les carcasses vers la côte et une pression de pêche très forte.

« Les dents cassées sur ce rostre, c’est sans doute une blessure d’origine humaine », estime Jean-Roch Meslin, correspondant du Réseau national échouages sur l’île de Ré, tout en examinant une femelle échouée. Certaines carcasses présentaient des plaies béantes ou des traces sur les nageoires, ont constaté les journalistes de l’AFP.

La majorité des échouages interviennent ordinairement en février et mars, période où les dauphins se rapprochent des côtes pour trouver leur nourriture et ont donc le plus d’interactions avec les pêcheurs, selon ces associations. Face aux ONG et aux scientifiques qui réclament une interruption temporaire de la pêche, le gouvernement a privilégié jusqu’ici des mesures de documentation du phénomène et des solutions techniques, comme des caméras embarquées ou des répulsifs sur les bateaux.

Photo by Philippe LOPEZ / AFP

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jed/gf/ppy/cbn

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Des guépards de retour dans la nature en Inde après 70 ans

« Les deux guépards vont bien », a tweeté M. Yadav suite à leur libération dans le parc national de Kuno, dans le centre de l’Inde, après un séjour de plusieurs mois dans un enclos d’acclimatation.

AFP PHOTO/Indian Press Information Bureau (PIB)

Les deux animaux, baptisés Obaan et Asha, sont les premiers à être mis en liberté sur les huit guépards arrivés de Namibie en septembre dernier, après un arrêt de la Cour suprême indienne qui, en 2020, avait autorisé la réintroduction de l’espèce à titre expérimental. Douze autres guépards sont arrivés d’Afrique du Sud le mois dernier. Les autorités espèrent qu’une fois relâchés, les guépards se reproduiront et que la population atteindra une centaine d’individus d’ici 10 ans. Il s’agit de la première relocalisation intercontinentale de guépards, l’animal terrestre le plus rapide de la planète.

L’Inde abritait autrefois le guépard d’Asie. Mais le dernier spécimen a été tué en 1947 par un prince indien, et l’espèce a été officiellement déclarée éteinte dans le pays en 1952. Le parc national de Kuno a été choisi pour l’introduction de guépards d’Afrique – une sous-espèce différente des guépards d’Asie – en raison de ses vastes prairies et des proies abondantes qu’il héberge.

Le guépard est considéré comme « vulnérable » sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il n’en reste aujourd’hui qu’environ 7 000, principalement dans les savanes africaines. Sa survie est principalement menacée par la réduction de son habitat naturel et la disparition de ses proies en raison de la chasse par l’homme, du développement des terres à d’autres fins et du changement climatique.

 

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pzb/stu/roc/lpa/ybl

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Enquête après la mort de trois chiens lors du championnat de France de Canicross

Un quatrième chien est également actuellement pris en charge, selon le parquet.

« Une enquête a immédiatement été ouverte en flagrant délit » pour « acte de cruauté envers des animaux, pour lequel sont encourus deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende », a expliqué à l’AFP la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

La compagnie de gendarmerie du groupement de Vauvert est chargée de l’enquête. « Une reconstitution des preuves est en cours afin d’identifier ce qu’il s’est passé », a ajouté la procureure.

La fédération des sports et des loisirs canins évoque sur sa page Facebook « un geste abject criminel de personne(s) qui ont mis des boulettes de viande empoisonnées sur le site » et a barré son logo d’un bandeau noir. Elle a porté plainte et la seconde journée de la finale du championnat, qui devait se tenir dimanche, a été annulée.

La mairie de Vauvert annonce aussi porter plainte et avoir pris un arrêté municipal pour interdire l’accès au bassin des plaines et aux bois durant le temps de l’enquête, a confirmé le cabinet du maire à l’AFP.

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ysp/san/rhl

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Nouveau record de la pollution plastique des océans

L’étude, publiée le 8 mars dans la revue américaine PLOS One, estime à 170 000 milliards le nombre de morceaux de plastique à la surface des océans, principalement des microplastiques, en grande partie rejetés en mer depuis 2005. Le poids total de cette pollution représenterait 2,3 millions de tonnes. Cette pollution « a atteint des niveaux sans précédent au cours des 15 dernières années », indique l’étude qui juge les estimations précédentes sous-évaluées et prévoit même une accélération du phénomène si rien n’est fait pour y remédier. Les résultats reposent sur des prélèvements de plastique dans plus de 11 000 stations du monde, sur 40 années, de 1979 à 2019.

Ils n’ont constaté aucune tendance nette jusqu’en 1990, puis des fluctuations entre 1990 et 2005. Mais au-delà de cette date, « nous constatons une augmentation très rapide, en raison d’une croissance rapide de la production et d’un nombre limité de politiques de contrôle des rejets », a déclaré à l’AFP Lisa Erdle, une des auteurs.

Au milieu de l’océan, cette pollution provient surtout d’engins de pêche et de bouées, tandis que les vêtements, les pneus de voiture et les plastiques à usage unique polluent souvent plus près des côtes. Leur présence menace les animaux, qui s’empêtrent dans les morceaux les plus gros ou ingèrent des microplastiques qui se propagent ensuite le long de la chaîne alimentaire, jusqu’à l’homme.

Si la tendance se poursuit, l’utilisation du plastique devrait presque doubler par rapport à 2019 dans les pays du G20 d’ici à 2050, pour atteindre 451 millions de tonnes par an, selon un récent rapport international. Après guerre, en 1950, il n’y avait que deux millions de tonnes produites sur la planète. Les déchets ont certes diminué parfois entre 1990 et 2005, en partie grâce à des politiques efficaces, comme la convention MARPOL de 1988, pour mettre fin aux rejets par les navires. Mais le recyclage, même dans les pays les plus riches, n’a pas suffi à juguler le problème.

Depuis un an, 175 pays ont convenu de mettre fin à cette pollution en élaborant d’ici fin 2024 un traité contraignant sous l’égide des Nations unies. La prochaine session de négociations est prévue en mai à Paris. Pour les auteurs, ce traité doit être assez ambitieux pour réduire la production et l’utilisation du plastique, mais aussi mieux gérer son élimination.

« La récupération du plastique dans l’environnement n’a qu’un effet limité, et les solutions doivent donc porter en priorité sur la limitation des rejets plastiques », indique encore l’étude.

 

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jv/mh/gil/bl/ico/hj

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Photo : Sören Funk / Unsplash