Interview – Thierry Bedossa

Qu’est-ce qui vous passionne dans l’éthologie et le comportementalisme ?

Ces disciplines sont passionnantes car, au-delà de leur intérêt scientifique et des avancées qu’elles permettent d’obtenir dans la connaissance du monde animal, elles éclairent aussi sur les comportements humains. L’homme est un animal certes un peu différent des autres, de par ses capacités intellectuelles et de communication verbale, mais qui applique lui aussi sans forcément le savoir des codes de communication et les adapte à sa façon.

L’approche éthologique a révolutionné la connaissance du comportement et permet de comprendre beaucoup plus finement des attitudes animales qui étaient rangées dans la catégorie des “troubles du comportement“ auparavant et qui, en fait, font partie du répertoire comportemental normal du chien et du chat mais sont juste exprimées à mauvais escient… bien souvent uniquement du point de vue du propriétaire.

À la différence des humains, les animaux ne calculent pas et sont bien plus honnêtes que nous dans leurs comportements. Quand ils agissent de façon inappropriée, il y a toujours une raison et bien souvent ils sont victimes plutôt que coupables.

  

Comment définiriez-vous la communication animale ? Comment les animaux parviennent-ils à communiquer sans mots et comment pouvons-nous les comprendre ?

Dans le règne animal comme chez l’homme, la communication fait intervenir au moins un animal émetteur et un animal récepteur. Chez les animaux, elle vise un objectif principal : survivre, en s’adaptant pour cela à d’éventuelles modifications des conditions environnementales, en trouvant à manger, en conviant des partenaires sexuels pour la reproduction – donc pour assurer la pérennité de l’espèce –, en tenant à distance les prédateurs ou un compétiteur, en provoquant le conflit quand le groupe social est menacé, etc.

Un animal émet un signal de communication pour induire un changement de comportement chez un autre, les intérêts de l’émetteur et du récepteur pouvant être convergents ou non.

On distingue deux types de communication : la communication intraspécifique, entre des individus de la même espèce, et la communication interspécifique, entre des individus d’espèces différentes, par exemple entre l’homme et ses animaux de compagnie. Pour se comprendre, les animaux font appel à différents signaux non verbaux : vocalises, postures, mimiques… Les “codes” de la communication sont spécifiques à chaque espèce. Par exemple, un chien qui remue la queue exprime en général sa joie, tandis que chez le chat cette attitude témoigne plutôt de son énervement.

Comprendre ses animaux de compagnie implique de leur consacrer du temps et nécessite beaucoup d’observation. Chaque animal est unique et adapte la communication de son espèce à sa manière.

 

La communication entre animal et humain est-elle différente de la communication entre différentes espèces animales ?

Pas fondamentalement puisqu’elle fait intervenir des signaux de communication identiques, à l’exception des marqueurs olfactifs que nous ne sommes a priori pas capables de décrypter !

Nos chiens et chats manifestent leurs attentes par leurs vocalises, leurs postures, nous sollicitent plus ou moins ouvertement en posant une patte ou leur museau sur notre bras. Ils savent être très expressifs. Cette communication interspécifique s’initie et s’entretient. Elle se prépare très tôt dans la vie du chiot et du chaton, lors de la phase dite de socialisation au cours de laquelle il apprend à vivre avec une espèce très différente de la sienne et à ne pas la craindre.

La communication s’entretient ensuite tout au long de la vie de l’animal et se perfectionne à mesure que la complicité avec son compagnon grandit. Les propriétaires sont nombreux à dire qu’ils “comprennent” leur animal et sont même capables d’anticiper ses réactions. Cette compréhension s’améliore avec la cohabitation et dépend bien sûr du temps et des attentions qu’on réserve à son chien ou à son chat. D’autant plus que l’animal apprend aussi à communiquer par imitation… et inversement ! Pour inciter son chien à jouer, l’humain va par exemple naturellement s’accroupir, ouvrir ses bras, voire taper sur ses cuisses, copiant ainsi inconsciemment la posture d’appel au jeu du chien.

Homme et animal mettent aussi souvent en place, volontairement ou non, des rituels qui facilitent leur communication mutuelle.

 

Est-il plus facile de communiquer avec certains animaux de compagnie ? Par exemple, dialogue-t-on plus facilement avec un chien qu’avec un chat ?

Tout dépend de son expérience personnelle et de sa familiarisation avec l’espèce en question. Les possesseurs de chiens vous diront que cet animal est plus “franc”, plus direct que le chat et donc plus facile à comprendre. Les propriétaires de chats pensent l’inverse, que leur animal “s’exprime” plus finement et ne communique qu’à bon escient. Tout est question de perception individuelle et d’affinités personnelles.

Chien ou chat peuvent se faire comprendre à mon avis tout aussi facilement.

 

Dans quelle mesure la communication animale peut-elle aider les animaux en souffrance ?

Nous parlons ici d’une discipline particulière qui est en vogue depuis quelques années et fait intervenir des communicants animaliers. Ces “chuchoteurs” mis en avant par le livre de Nicholas Evans et le film L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux exploitent une autre dimension de la communication interspécifique, qui n’est pas accessible à tous.

Cette communication dite aussi intuitive peut se faire en présence de l’animal ou à distance. Elle requiert une dimension émotionnelle, le communicant percevant les pensées mais aussi les sensations physiques de l’animal qui, rappelons-le, est un être conscient et ressent, comme l’humain, toutes sortes de sentiments variés.

En se connectant ainsi aux animaux, les communicants arrivent à cerner des problèmes qui ne sont pas visibles par la simple observation ou l’examen clinique et leur apportent donc indéniablement une aide.

 

Un mauvais comportement est-il toujours synonyme de souffrance chez l’animal ? Comment apprendre à décrypter le comportement de son animal de compagnie ? Que conseil pourriez-vous donner à des propriétaires qui y sont confrontés ?

Tout dépend du comportement et du contexte dans lequel il s’exprime. Certains mauvais comportements naissent d’une communication perturbée entre l’animal et son propriétaire. En agissant “mal”, le chien ou le chat manifeste son anxiété et son incompréhension.

Le cas classique concerne le chien laissé seul qui va manifester son anxiété par des vocalises, des destructions, de la malpropreté. Pour le propriétaire qui rentre chez lui le soir, son animal a “fait des bêtises” ou s’est vengé et mérite d’être puni. Ils sont confortés dans leur impression par l’attitude penaude du chien, tête basse, qui émet de petits gémissements et manifeste en fait par ces comportements des signaux d’apaisement.

Cette situation est incomprise par l’animal et ne va faire qu’exacerber les troubles au départ de ses propriétaires.

Il faudrait déjà conseiller aux propriétaires d’éviter toute punition a posteriori. S’ils se sentent dépassés ou ne comprennent plus leur animal, je leur recommande de se faire aider par un professionnel, vétérinaire ou éducateur, qui les accompagnera pour retrouver une bonne base de dialogue avec leur chien ou leur chat.

La vengeance et la volonté de nuire n’existent pas chez le chien et le chat. Un animal qui se comporte mal exprime donc son mal-être et montre que quelque chose ne va pas. Il faut alors trouver quoi pour rétablir la situation.

 

Les hommes sont capables d’une grande cruauté envers les animaux. Avons-nous toujours la faculté de nous connecter à la nature et de dialoguer avec les animaux ?

Nous sommes, je l’espère, toujours capables de communier avec la nature et les animaux.

La cruauté envers les animaux n’est malheureusement pas l’apanage de nos sociétés contemporaines. De tout temps, l’homme a été capable du pire. Aujourd’hui, ces comportements délétères sont plus visibles car décriés et sanctionnés, mais je pense qu’ils ont toujours existé, sous différentes formes.

Il ne tient qu’à nous de retrouver et d’entretenir cette faculté de connexion à la nature et aux animaux, sans être pour autant intrusifs et sans chercher à tout contrôler comme c’est trop souvent le cas dans les activités humaines.

 

 

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Propos recueillis par Élodie Plassat

 

 

Retrouvez Thierry Bedossa le samedi 10 avril 2021 au Grand Rex de Paris pour l’événement NATURE GUÉRISSEUSE qui rassemblera 15 experts sur le thème des trésors thérapeutiques de la nature.

Infos et réservations : www.natureguerisseuse.com

© Kevin quezada / Unsplash ; Tous droits réservés

Tuto – fabriquer une mangeoire à hérisson

01 Trouver la boîte
Utilisez une boîte de rangement mesurant au moins 30 cm de largeur et 45 cm de longueur pour la structure de la mangeoire.

 

02 Lester la boîte
Vous pouvez tourner la boîte dans le sens que vous voulez, mais assurez-vous d’avoir un objet lourd dessus pour la lester ; couvrez ensuite le fond de papier journal.

 

03 Faire une entrée
Sur le côté de la boîte, découpez un trou légèrement plus gros que le poing et utilisez du ruban adhésif épais pour couvrir les bords afin d’éviter que le hérisson ne se coupe.

 

04 Chez soi
Placez des bols avec de l’eau et de la nourriture, comme de la nourriture pour hérisson ou de la viande (pas de poisson), à l’intérieur de la mangeoire et loin de l’entrée.

 

05 Sécurité
Placez la mangeoire terminée à environ une largeur de main d’un mur pour empêcher les chats et les renards de voler la nourriture. Et voilà, vous avez fabriqué votre propre mangeoire à hérisson !

© Tous droits réservés

Interview – Olivia de Bergerac

Comment en êtes-vous arrivée à travailler avec des dauphins sauvages et à étudier le rapport dauphin-homme ?
Trois éléments ont déterminé mon choix d’étudier le rapport dauphin-humain. Premièrement, j’ai eu la chance d’avoir un grand frère plongeur chez Cousteau qui m’a initiée toute petite à la “Rencontre Dauphins” à Antibes. Ensuite, après mon doctorat de psychologie à Paris, un voyage sur l’île de Pâques pour voir mes deux frères Henri et Michel et leur centre de plongée Cousteau m’a fait réaliser que j’avais besoin de vivre près de la mer comme eux. J’ai choisi une île plus grande : l’Australie. Enfin, ce sont les dauphins qui m’ont retrouvée pendant que je nageais un matin d’hiver à Sydney ; j’ai alors compris que ma mission de vie était d’étudier scientifiquement ce phénomène extraordinaire.

Comment vous êtes-vous rendu compte que les dauphins ont des effets bénéfiques sur l’homme ?
Au début de ma recherche en neurosciences, je pensais que les effets bénéfiques ne “marchaient” peut-être que sur moi. J’ai donc invité des participants à vivre une rencontre avec les dauphins et à évaluer les effets grâce à un questionnaire pré et post-interactions. J’ai été surprise de voir que les personnes qui souffraient de phobies (peur de nager, peur des requins) étaient les premières à sauter dans l’eau quand les dauphins étaient là. En testant leur cerveau avec un électroencéphalogramme (EEG), j’ai découvert que les ondes cérébrales dominantes étaient des ondes thêta, un état sans peur ni douleur. J’ai ensuite mesuré leur cohérence cardiaque (le rythme de leur cœur) et compris que les dauphins nous aident à éliminer tout stress pour vivre comme eux.

Comment faites-vous pour approcher ces animaux ? Viennent-ils spontanément vers vous ?
Pour approcher les dauphins, il faut être sur la fréquence thêta, c’est-à-dire en méditation profonde et dans son cœur. Les dauphins vivent dans cette fréquence thêta, dans l’amour, et ils répondent à l’amour. Quand vous êtes stressé, vous n’êtes pas sur la bonne longueur d’onde. Il ne faut jamais les poursuivre mais les laisser venir à vous. Depuis des années, les dauphins viennent vers moi quand je nage comme eux à Sydney ou en pleine mer à Antibes. En mer Rouge, 50 dauphins viennent me chercher au bateau à 6 h chaque matin pour partir méditer pendant une heure dans le silence ; puis ils reviennent autour du bateau et font l’amour en communiquant par ultrasons. J’utilise le même chant depuis toujours pour les appeler et communiquer avec eux. Mes amis aborigènes appellent les dauphins avec leur instrument de musique, le didgeridoo. Mon amie chanteuse les appelle quant à elle par son chant… C’est le cœur, l’amour inconditionnel qui permet la connexion avec les cétacés.

Vous étudiez le Dolphin Within (le dauphin en soi). Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
Le dauphin en soi, ou le dauphin dans l’âme, est cet état d’amour sans peur ni douleur que chaque être humain peut découvrir avec les dauphins. Scientifiquement, c’est lorsque les ondes cérébrales ralentissent en thêta et que le cœur est en cohérence cardiaque. C’est quand l’être humain est dans son cœur et non dans son cerveau émotionnel, siège de la peur, de la colère, de la jalousie, etc., qui active le cerveau reptilien et l’instinct de survie (fuite ou attaque). C’est un état de conscience élevé, un état de réalisation de soi (selon Abraham Maslow), un état de grâce, de paix, de connexion avec son intelligence, son intuition, son inspiration, l’amour inconditionnel, et son côté divin !

Quels types de maux les dauphins peuvent-ils aider à guérir ? S’agit-il de maux uniquement psychologiques ?
J’ai personnellement observé des transformations psychologiques chez les personnes (adultes et enfants) souffrant de phobies (peur de se noyer, des requins), de dépendances (cigarettes, alcool et drogues), de dépression, d’épilepsie, d’autisme et de cancer. J’ai aussi observé des améliorations pour des maux physiques. Libérant l’être humain du stress, la “Rencontre Dauphins” peut faciliter la guérison de nombreuses maladies. La transformation s’opère grâce au contact avec les dauphins et au travail d’accompagnement que j’offre aux participants. Ces dernières années, j’ai aidé beaucoup de femmes qui avaient été sexuellement abusées pour se libérer du traumatisme car la “Rencontre Dauphins” est une porte ouverte à l’inconscient. Ce sera d’ailleurs un chapitre de mon quatrième livre, Fréquences Dauphins.

Ces effets thérapeutiques sont-ils propres aux dauphins, ou se retrouvent-ils également chez d’autres animaux ?
Je pense que tous les animaux peuvent apporter des effets thérapeutiques : un chien, un chat peuvent vous apprendre à vous détendre. La thérapie animalière est reconnue à présent. Cependant, il y a avec les dauphins trois dimensions supplémentaires. Les sons que les dauphins émettent sont semblables aux fréquences que vous avez entendues lorsque vous étiez dans le ventre de votre maman ; donc, psychologiquement, c’est une nouvelle naissance dans l’amour inconditionnel. De plus, les dauphins sont des animaux sauvages. Quand ils choisissent de s’approcher de vous avec tout cet amour dans les yeux, c’est plus mystique et plus magique qu’avec un animal domestique ou dressé ; cela ajoute une dimension spirituelle à la transformation. Enfin, les dauphins, comme les baleines, sont des mammifères qui méditent et qui, au contraire des humains, ont appris à s’entraider (au lieu de s’entretuer) et à s’adapter à la nature (au lieu de la détruire). Ils nous offrent un modèle d’évolution et accélèrent notre propre évolution.

Qu’apprenons-nous sur nous-même en nageant avec des dauphins ?
Chaque personne qui nage avec les dauphins apprend quelque chose de différent selon ses besoins. Cela peut être une transformation physique, psychologique et/ou spirituelle. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne sera jamais la même avant et après la “Rencontre Dauphins” car il y a comme une résonance de nos systèmes cérébral et cardiaque, une mise au diapason avec les dauphins qui laisse une mémoire, une trace indélébile dans notre champ magnétique. Une “Rencontre Dauphins” nous apprend qu’il y a une forme d’intelligence plus avancée que la nôtre qui vit dans l’amour inconditionnel. Cette intelligence nous regarde dans les yeux et semble nous connaître parfaitement, elle nous renvoie une image divine de nous-même.

Les plongées avec les dauphins sont-elles accessibles aux enfants ? Ont-ils une approche différente avec les animaux ?
Les dauphins ont-ils un comportement différent avec les enfants ? Les enfants vivent dans les ondes cérébrales à dominance thêta (méditation) jusqu’à 6 ans puis alpha (relaxation), avant de devenir des adultes stressés qui vivent en bêta (concentration/stress). Les enfants et les dauphins sont donc sur les mêmes longueurs d’onde : amour, joie, liberté, etc. Les enfants rient, crient, chantent en voyant les dauphins, les dauphins s’approchent donc plus facilement des enfants. Quand je partais deux jours en catamaran avec les enfants qui avaient le cancer, les dauphins ne nous quittaient pas… J’ai vu un enfant autiste ouvrir ses bras et les  dauphins venir droit sur lui. Sur le bateau, les adultes retrouvent leur côté “enfant” et se libèrent pour être eux-mêmes car nous avons tous un dauphin dans l’âme…

 

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Propos recueillis par Élodie Plassat

 

 

Retrouvez Olivia de Bergerac le samedi 10 avril 2021 au Grand Rex de Paris pour l’événement NATURE GUÉRISSEUSE qui rassemblera 15 experts sur le thème des trésors thérapeutiques de la nature.

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Surprenantes tortues

L’évolution de l’apparence des tortues
Les tortues ont l’avantage d’avoir la longévité pour elles. Elles sont arrivées il y a 220 millions d’années et il a fallu que chacune d’elles s’adapte dans une petite niche, dans des pays lointains soumis à des climats spéciaux. Pour ce faire, elles ont modifié leur structure, leur anatomie et, souvent, leur comportement. Elles sont devenues tellement “bizarroïdes” que certaines ne ressemblent même plus à des tortues !

Par exemple, la matamata ressemble à des détritus. Cette tortue d’Amérique du Sud a développé sur son cou des petits bourgeonnements évoquant des végétaux. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un animal passif qui vit dans les marais peu profonds et qui attend de voir passer une proie avant de l’ingurgiter en ouvrant sa bouche très largement. Or, comme elle craint les prédateurs tels que le caïman noir, elle se camoufle en prenant l’apparence d’un végétal inerte. Ainsi, même si vous êtes à 50 cm d’une matamata, vous ne la discernerez pas au milieu des végétaux ; c’est extraordinaire !

Une tortue matamata

Les tortues à cou de serpent vivent quant à elle en Australie. Les cours d’eau y sont assez lents et il n’y a pas de gros prédateurs. Pour capturer leurs proies, elles ont donc fini par s’immobiliser au fond de ces cours d’eau et ont allongé leur cou, qui est devenu plus long que leur carapace. On dit qu’il est serpentiforme car si un poisson passe à proximité d’une tortue, son corps reste immobile, mais son cou va se déplacer comme un serpent et elle pourra ainsi attraper la proie et l’ingurgiter.

Alors que la plupart des tortues ont une dossière hémisphérique, la tortue crêpe mesure 25 cm de longueur pour seulement 4 cm d’épaisseur, d’où son nom. Pourquoi ? Parce que là où elle vit, en Tanzanie, le seul endroit où elle peut se cacher des prédateurs est entre les interstices des empilements de rochers de basalte. Pour arriver à se glisser à l’intérieur de ces cachettes, les tortues plates ont développé un corps très plat et un peu mou. Ainsi, ce sont les seules tortues existantes qui sont capables de s’enfouir dans une anfractuosité de 4 cm de largeur pour survivre car même un prédateur tel qu’un guépard ou un lion ne peut pas y passer la patte. Dans ces anfractuosités, ces tortues trouvent également de quoi se nourrir des vers de terre et des insectes qui y sont présents.

Il y a toutefois un inconvénient : comme elles sont très plates, les femelles ne peuvent produire qu’un seul œuf à la fois.

 

Des carapaces d’une grande variété
On pourrait croire que toutes les carapaces de tortues se ressemblent, mais en fait pas du tout ! Au fil des millénaires, il y a eu des adaptations selon les milieux où vivaient les tortues, en particulier le milieu aquatique où les conditions de vie sont très différentes de celles sur la terre. Les carapaces se sont profondément modifiées et ont même disparu, en quelque sorte : certaines tortues sont en effet recouvertes d’une espèce de peau, de cuir.

C’est le cas de la tortue luth, la plus grosse tortue existante de nos jours, et d’autres tortues qui vivent en Asie et que l’on appelle les tortues molles : elles n’ont pas de carapace mais possèdent une peau superficielle recouverte de nodules osseux qui sont des restes d’une ancienne carapace. Il y a donc eu abandon du dôme principal dur pour un épiderme plus souple et plus soyeux qui leur permet de supporter des pressions considérables, comme en haute mer. La tortue luth est d’ailleurs la tortue qui plonge le plus profondément, jusqu’à 1200 m.

Chaque fois qu’une tortue s’est retrouvée bloquée dans un milieu particulier, elle a pu adapter son anatomie à ce milieu. C’est ainsi que certaines tortues de Malaisie prennent des couleurs phénoménales au moment de la période de reproduction.

 

Des tortues pas systématiquement solitaires
La plupart des espèces sont solitaires, comme la tortue d’Hermann française, qui vit seule. Certaines espèces ont toutefois dû s’adapter à des milieux particuliers et sont en conséquence devenues grégaires. Elles ont alors eu besoin d’être entourées de congénères pour vivre. C’est notamment sur l’île d’Aldabra, dans les Seychelles, que l’on trouve la densité maximale de tortues : 150 000 tortues géantes vivent sur un petit atoll de 150 km² de terre émergée. Pourquoi ? Parce que ces tortues ont préféré vivre en groupe pour optimiser leurs chances de survie ; elles évitent ainsi de mourir de faim ou de chaleur excessive.

Une tortue d’Aldabra

 

La communication complexe des tortues
Nous avons découvert beaucoup de choses sur la façon dont ces animaux communiquent entre eux. On sait qu’elles se transmettent des odeurs et des sons, certaines émettant notamment des couinements. En Asie, des tortues émettent des vocalises au moment de s’accoupler : les mâles poussent de petits cris très précis, ce qui attire les femelles qui échangent à la tour des vocalises.

En Bolivie, un biologiste américain a placé des micros dans les cours d’eau et a découvert que les tortues d’eau communiquent par infrasons, qui varient et semblent évoquer des sortes de conversations sous-marines, comme les orques ou les dauphins. Les chercheurs pensent donc qu’il y a des communications beaucoup plus subtiles chez ces animaux qu’on le pensait autrefois.

 

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Yolaine de la Bigne est la fondatrice du site “L’animal et l’homme”. Elle partage avec nous ses rencontres autour des intelligences animales.

Pour écouter plus d’interviews de Bernard Devaux : www.lanimaletlhomme.com

Interview – Joe Nunez-Mino

Qu’est-ce que le Bat Conservation Trust ? À quoi sert-il ?

Nous sommes une ONG nationale dédiée à la conservation des chauves-souris et des environnements dont elles dépendent. Nous travaillons pour assurer l’avenir des chauves-souris dans un monde qui change sans cesse en luttant contre les menaces qui pèsent sur elles, de leur persécution à la perte de leurs sites de repos et aux réaménagements du territoire.

 

Pourquoi est-ce important de les protéger ?

Elles représentent une espèce de mammifères sur quatre à l’échelle mondiale, et pourtant elles restent sous-estimées et incomprises. Environ 70 % des espèces de chauves-souris sont insectivores, ce qui peut avoir un grand intérêt pour contrôler les populations d’insectes qui attaquent nos cultures et nos jardins. Les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans le monde naturel et sont des indicateurs d’un environnement sain. Leur avenir est directement lié à notre qualité de vie et la qualité de notre environnement.

 

Quels sont les principaux projets et priorités du Bat Conservation Trust ?

Nous travaillons sur plusieurs fronts, en informant davantage le public pour changer ses perceptions sur les chauves-souris, en fournissant des conseils aux propriétaires d’une maison qui ont des chauves-souris chez eux, en recensant les populations de chauves-souris au Royaume-Uni ou en collaborant avec de nombreux partenaires pour assurer la conservation de ces animaux.

 

Quelles ont été vos plus grandes réussites ?

Grâce aux scientifiques bénévoles du programme national citoyen de recensement des chauves-souris, nous sommes en mesure de suivre 11 des 18 espèces présentes au Royaume-Uni. Les résultats les plus récents montrent que les 11 semblent avoir des populations stables ou en croissance. Cela ne compense pas leur déclin historique, mais c’est une très bonne nouvelle.

 

L’image des chauves-souris est-elle importante pour leur conservation ? Est-elle en train d’évoluer ?

Les chauves-souris sont souvent représentées de manière négative, il est donc très important que davantage de personnes comprennent à quel point ces animaux sont merveilleux et utiles.

 

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Le saviez-vous ?

Les chauves-souris n’aiment pas voler quand il pleut. La chauve-souris blanche d’Amérique centrale (en photo ci-dessus) découpe les feuilles pour en faire des “tentes” sous lesquelles elle se cache pendant les pluies tropicales.

Comme nous

1- Les dauphins sont altruistes

Tursiops truncatus

Les pods de dauphins viennent souvent au secours de membres de leur famille blessés, mais ces mammifères intelligents vont plus loin en aidant des espèces non apparentées. Des groupes de dauphins ont été observés guidant des baleines échouées vers le large, éloignant des requins de plongeurs et aidant des bébés phoques à gagner la surface pour respirer.

 

2- Les chevaux attrapent la grippe

Equus ferus caballus

Des souches de virus, comme la grippe, causent des maladies semblables chez les êtres humains et les animaux. Les chevaux infectés par la grippe équine connaissent des symptômes familiers : nez qui coule, toux sèche et fièvre.

 

3- Les rats sont chatouilleux

Rattus norvegicus

Quand les rats jouent ensemble, ils émettent des ultrasons à 50 kHz, leur équivalent d’un rire. Les animaux de laboratoire produisent les mêmes couinements quand quelqu’un les chatouille et, s’ils n’ont pas d’autres rats avec qui jouer, ils cherchent à attirer l’attention, mordant gentiment les mains pour encourager les chatouillements. Comme nous, tous les rats n’aiment pas être chatouillés, mais il semble que ce soit une caractéristique génétique. Les scientifiques ont élevé une lignée de rats qui aiment rire et s’empressent d’accomplir des tâches si la récompense est un chatouillement.

 

4- Le singe mâle préfère jouer avec un camion plutôt qu’avec une poupée

Macaca mulatta

La controverse sur les jouets spécifiques au sexe est d’actualité, mais le macaque rhésus mâle démontre une préférence marquée quand on lui offre un jouet sur roues ou une poupée. Les femelles, cependant, sont heureuses de jouer avec les deux.

 

5- Les chimpanzés femelles réconfortent les mâles en colère

Pan troglodytes

Souvent, après un combat entre deux mâles, une femelle approche et les toilette gentiment tous les deux, les aidant ainsi à résoudre leur différend.

 

6- Le chimpanzé joue avec des poupées

Pan troglodytes

Les jeunes chimpanzés femelles jouent avec des bâtons et de l’écorce comme s’ils étaient des bébés, câlinant le bout de bois et le portant entre leurs pattes comme une mère ferait avec un vrai bébé. Ce comportement est rarement observé chez le mâle, et jamais chez l’adulte.

 

7- Les perroquets donnent des noms à leurs petits

Forpus passerinus

Les psittaciformes (perroquets) sont connus pour leur capacité à imiter les sons et ils copient souvent ceux émis par les autres oiseaux de leur groupe. Chaque individu a son propre cri caractéristique, un identifiant unique qui indique son sexe, son partenaire et sa famille. Ces cris sont intentionnellement enseignés aux jeunes par leurs parents, qui transmettent leurs sons uniques, comme un nom de famille transmis de génération en génération, permettant aux groupes familiaux de s’identifier rapidement. Les jeunes apprennent leur nom par imitation, l’adaptant subtilement à leur propre cri caractéristique.

 

8- Les guêpes ont une reine et une armée

Vespula vulgaris

Les guêpes femelles sont en concurrence pour le statut de reine du nid ; la gagnante est celle qui pond le plus d’œufs (et détruit ceux des rivales).

 

9- Les orangs-outans ont le fou rire

Pongo abelii / Pongo pygmaeus

La bouche ouverte est chez l’orang-outan l’équivalent du rire, et quand un grand singe le fait, les autres le suivent, indiquant leur empathie.

 

10- Les céphalopodes sont des voleurs intelligents

Eneteroctopus dofleini

Les céphalopodes font partie des animaux les plus intelligents de tous, et la pieuvre géante du Pacifique utilise son intellect supérieur pour infiltrer les pièges à homards afin de voler les crustacés qui y sont enfermés.

APRR s’engage auprès de la SPA pour lutter contre l’abandon des animaux sur les aires d’autoroutes

 

40 000 € collectés pour soigner et éduquer

APRR lancera samedi 20 juin une vaste campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Celle-ci permettra de verser 1 € à la SPA à chaque partage de la vidéo par les internautes, pour un objectif de 40 000 € collectés, ce qui représente l’équivalent de 80 000 repas pour les animaux de la SPA.

La campagne #APRRcontrelabandon fait écho à la campagne estivale “Contre l’abandon” lancée par la SPA le 10 juin, qui retrace en images dans le court-métrage “Le Survivant”, le parcours du combattant vécu par un chien abandonné et sa deuxième vie dans la famille qui l’a adopté.

 

Waze, un dispositif pour informer et sensibiliser

Pour sensibiliser contre l’abandon d’animaux, APRR s’appuie sur le système de navigation Waze, qui comptabilise plus de 13 millions d’utilisateurs en France. Les pins sponsorisés habituellement présents dans l’application afficheront tout au long du trajet de l’automobiliste, de vrais animaux ayant été abandonnés sur les aires d’autoroutes à proximité, avec leur nom et leur photo. Grâce à la géolocalisation, les voyageurs pourront aussi découvrir sur certaines aires, des espaces canins, proposant de manière ludique des conseils sur l’éducation des animaux. Au programme de ces aires « pet-friendly » : un parcours d’agility en libre-service, pour s’initier au dressage de chien en s’amusant ! Les animations se tiendront chaque samedi à compter du 4 juillet, sur les aires d’autoroutes de Mâcon Saint-Albain, du Jura et de la Porte de la Drôme.

 

Un objectif commun : de 60 000 à 0 animal abandonné

60 000, c’est le nombre d’animaux abandonnés chaque été en France. Un nombre qui ne cesse d’augmenter malgré les campagnes et dispositifs mis en place. Entre l’été 2018 et 2019, la SPA a noté une augmentation de 10 % du nombre d’abandons.

S’il n’y a pas eu de pic significatif d’abandons au moment du déconfinement, l’été est une période redoutée par APRR et la SPA. Plus que jamais, départ en vacances ne doit pas rimer avec abandon. Car l’abandon, au-delà du traumatisme qu’il provoque chez l’animal, a de lourdes répercussions souvent ignorées : d’abord sur la sécurité routière, mais aussi des conséquences matérielles et humaines, car la détresse de l’animal affecte toutes les personnes en charge de recueillir les animaux errants, les patrouilleurs des sociétés d’autoroutes comme APRR, les gendarmes et les salariés/bénévoles de la SPA.

Ce premier été post-confinement ne doit pas ressembler aux étés précédents. Si notre action avec la SPA s’inscrit dans la durée, ce contexte tout particulier nous pousse à redoubler d’efforts, afin de sensibiliser le grand public avant leur départ en vacances, aux conséquences de l’abandon, et éviter à tout prix que les animaux soient les victimes collatérales de cette crise sanitaire”, déclare Philippe Nourry, Président d’APRR.

“Notre dispositif d’adoptions solidaires mis en place pendant le confinement a permis de sauver 2000 animaux et de se préparer à cette période critique d’abandons que notre association redoute chaque année. Grâce au soutien renouvelé d’APRR, la SPA va pouvoir optimiser la prise en charge des animaux abandonnés cet été, et les accompagner dans cette épreuve traumatisante avant de leur offrir une nouvelle chance”, ajoute Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA.

Un tigre dans la réserve de Kalaweit

 

Un animal emblématique et rarissime menacé par les palmiers à huile

Il reste environ 400 à 500 tigres de Sumatra à l’état sauvage. Braconné à cause de la demande chinoise croissante pour ses os, ou encore sa peau et vivant sur une île dont les forêts ont été décimées par les palmiers à huile, le tigre est en danger critique d’extinction (source UICN).

Sa présence dans la réserve de Kalaweit prouve que la zone est viable pour de grands prédateurs. La protection de la réserve par l’équipe de Kalaweit a fait revenir des espèces comme les muntjacs, une petite antilope dont le tigre est friand. La survie du tigre est menacée par la fragmentation de son habitat et sa survie passe par la création d’autres réserves de ce type.

Retrouvez la vidéo ici

 

Acheter la forêt pour la sauver

À Bornéo et à Sumatra, l’association achète des hectares de forêt aux villageois qui le souhaitent et les transforme en réserve privées protégées. Kalaweit possède 1 144 hectares de forêts au sein des réserves de Dulan et de Pararawen à Bornéo et de Supayang à Sumatra. Elle procure ainsi un revenu aux populations locales et un habitat sécurisé à des milliers d’espèces endémiques de Bornéo et Sumatra.

 

Une réserve de 380 hectares à agrandir rapidement

Créée en 2011, la réserve de Supayang est l’habitat de siamangs, d’ours, de panthères nébuleuses, de chats dorés, de pangolins, de muntjacs, mais aussi de tapirs asiatiques.

Située dans le district de Solok (région de Sumatra Barat), elle se compose de forêts primaire et secondaire. C’est une zone escarpée, épargnée par les plantations de palmiers à huile, et un refuge pour la faune sauvage privée de son habitat. Elle est connectée à une réserve forestière d’état de 20 000 hectares autorisant la chasse. Plus la réserve de Kalaweit, dans laquelle la chasse est interdite, sera grande, plus la faune sauvage sera en sécurité. Kalaweit souhaite l’agrandir d’au moins 200 hectares et cherche les fonds nécessaires. Or, un hectare vaut 1 350 €.

 

 

 

Quelques mots sur Kalaweit

L’association a été créée en 1998 par Chanee, un français passionné par les gibbons. À 18 ans il part vivre en Indonésie pour se consacrer à leur sauvegarde, grâce au soutien de Muriel Robin. À Bornéo et à Sumatra, l’association recueille les animaux sauvages issus de trafics, achète des parcelles de forêt pour créer des réserves privées et sensibilise la population à la protection de la nature grâce à la radio Kalaweit FM. Les gibbons font partie de la famille des grands singes, ils sont extrêmement menacés.

 

Retrouvez la « Carte blanche à Chanee » dans Le Monde des Animaux n° 33, en vente le 16 juin 2020.

Nouvelle protection pour le pangolin

La direction nationale des forêts et des plaines de la Chine a annoncé début juin que toutes les espèces de pangolins recevraient maintenant le statut de protection nationale de première catégorie et non plus de seconde catégorie.

Le pangolin est le mammifère le plus braconné et le plus trafiqué du monde. Les scientifiques estiment que plus d’un million de ses congénères ont été tués en seulement dix ans. Pour l’année 2019 uniquement, les saisies d’écailles de pangolin, à l’échelle mondiale, atteignent le chiffre ahurissant de plus de 80 tonnes.

 « Le pangolin joue un rôle écologique important dans la nature. Un pangolin peut consommer 70 millions de fourmis et de termites par an, explique Grace Ge Gabriel, la directrice régionale d’IFAW pour l’Asie. Sa disparition à l’état sauvage pourrait avoir un impact dévastateur sur l’équilibre des écosystèmes. »

En Chine, le pangolin avait jusqu’à maintenant un statut de protection national de seconde catégorie et depuis 1989 : il était interdit d’acheter, de transporter et de vendre cet animal sans autorisation. Le pays en a interdit sa chasse en 2007. En août 2018, l’importation commerciale de pangolins et de produits dérivés a été interrompue.

Dès lors qu’un lien a été établi entre la COVID-19 et le commerce des animaux sauvages, le 26 janvier, la Chine a temporairement fermé ses marchés d’espèces sauvages. Le 24 février, le plus haut conseil législatif de Chine a voté l’interdiction d’acheter, de vendre, de transporter et de consommer des animaux sauvages avec la résolution de supprimer la cruelle coutume de les consommer. L’interdiction, qui a reçu le fort soutien de la société chinoise, est à durée illimitée jusqu’à la révision de la loi sur la protection de la faune.

Cette dernière annonce prouve de nouveau la détermination de la Chine à préserver son milieu écologique par un système juridique très rigoureux et très complet.

« La revalorisation du statut de protection du pangolin en première catégorie envoie un signal fort aux trafiquants et aux consommateurs de ce mammifère à écailles. En effet, les amateurs de sa chair et de ses écailles encourront alors des sanctions juridiques plus lourdes. De plus, cela correspond aux aspirations du public à un mode de vie plus sain » déclare Grace Ge Gabriel.

 

Source : IFAW (le Fonds International pour la Protection des Animaux).

Les espèces marines devancent les espèces terrestres dans la course au réchauffement

Avec le réchauffement, des espèces migrent pour retrouver un environnement qui leur est clément. Et ce sont les espèces marines qui font la course en tête, se déplaçant jusqu’à six fois plus vite vers les pôles que leurs congénères terrestres, selon les tout derniers résultats d’une étude franco-américaine impliquant principalement des scientifiques du CNRS, de l’Ifremer, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’Université de Picardie Jules Verne. En analysant la vitesse de déplacement des aires de répartition de plus de 12 000 espèces animales et végétales en fonction de celle des isothermes en latitude et en altitude, ces chercheuses et chercheurs ont mis en évidence que les espèces marines sont capables de suivre, dans certaines conditions, la migration invisible des températures vers les pôles. Cette course effrénée au réchauffement est modulée par la pression des activités humaines (pêche, aquaculture, agriculture, sylviculture, urbanisme), accélérant ou ralentissant le déplacement des espèces dans leur poursuite de conditions climatiques favorables. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution le 25 mai 2020, interrogent quant à la capacité d’adaptation des organismes terrestres face au réchauffement attendu pour le XXIe siècle.

 

Bibliographie : Species better track climate warming in the oceans than on land. Jonathan Lenoir, Romain Bertrand, Lise Comte, Luana Bourgeaud, Tarek Hattab, Jérôme Murienne, Gaël Grenouillet, Nature Ecology & Evolution, 25 mai 2020.

Source :  cnrs.fr